mardi 14 mars 2017

INTERVIEW DE NINA WOLMARK CREATRICE DES MONDES ENGLOUTIS

Comment vous est venue l’idée de créer un scénario autour des mondes engloutis ?   
Comment vient une idée ? Plutôt que d’y répondre, je vous la pose à mon tour : comment nait une idée et à quel moment trouve-t-elle sa réalisation ?
Une idée, à son début, c’est trois fois rien, une petite cellule toute seule dans son coin, puis deux, puis trois, genre « et alors on dirait que » …
Des gens habiteraient au centre de la Terre, par ex. Cela, c’est pas très original, surtout si vous avez lu et/ou vu Jules Verne, voyage au Centre de la Terre, par ex. ou des trucs qui n’ont apparemment rien à voir, style ce que vous savez des habitats troglodytes ou des expéditions spéléologiques, des grottes de Lascaux ou de la Tectonique des plaques, et aussi de choses dont vous et moi ne savons quasiment rien car elles restent à découvrir comme le centre de notre planète bleue et le magma qui crache ses coulées de lave à sa surface.

De là à imaginer que ce Magma, soit un soleil en fusion, un « Shagma », un autour duquel une civilisation post-industrielle, oublieuse de son passé, s’est construit une nouvelle existence, il n’y a … qu’un trait de stylo ou plutôt… qu’un clic !
Voilà l’idée de développer cinquante-deux histoires autour de ce thème est venue après avoir développé vingt-six histoires inspirées de l’Odyssée d’Homère, transposées dans l’espace du 31ème siècle. Une idée a donc une date de naissance : ce n’est d’abord qu’une cellule, puis un segment d’ADN avant de se constituer en génome dont la spirale est la résultante de tout ce que vous êtes depuis votre plus tendre enfance, et dont vous croyez ne plus vous souvenir, de vos lectures, de vos jeux, de vos moments de plaisir comme d’ennui, et avant vous, de l’histoire de vos parents et grands-parents avant et depuis votre naissance.
Ce qui est bien avec une idée, c’est qu’une fois née, elle ne meurt jamais.
Vous êtes-vous inspirée d’un territoire totalement imaginé ou avez-vous totalement imaginé les scènes du territoire ?
En effet, à partir du concept d’un soleil artificiel, d’un « Shagma », conçu par la société arkadienne, il a été nécessaire de se poser la question de ce qu’est la civilisation Arkadienne, de son mode de vie et de sa langue. Une langue déclinée à partir du Shagma, comme élément central, avec le préfixe « Shag » pour les noms desenfants, comme des véhicules, du très très vieux ShagShag, aux petits Shaggys.



Avez-vous envisagé des liens entre les différentes catégories de la population et les territoires imaginés ? Avez-vous pensé comment vos mondes engloutis étaient habités ?
Chaque population des « Mondes Engloutis » habite des strates indépendantes car chacune de ces civilisations n’a pas gardé le souvenir des liens qui la liait aux autres. Seul Spartakus a gardé cette mémoire, et sait passer de l’une à l’autre.
Les passages d’une strate, d’un monde à l’autre sont difficiles : rocheux,       aquatiques, magmatiques... Toujours, ils passent par le lac des pirates. Entre chacun de ces territoires, existent des mers, des fleuves ou rivières intérieures qui sont autant de frontières naturelles que les pirates se font une joie d’écumer.
Les passages sont le domaine de Spartakus (qui y est né).



Pouvez-vous nous donner le détail des différentes strates organisant le territoire ?
Le Territoire des « Mondes Engloutis » reste à explorer car nos héros n’en ont visité que 52 premières strates, chaque épisode correspondant à une strate, mais rien n’empêche d’imaginer que, grâce à Spartakus et Arkana, nos héros auraient pu en découvrir bien d’autre.

Avez-vous pensé à la géographie du monde que vous avez créé (déplacements, distance, espaces, ressources…) ?
Oui :
Déplacements : chaque habitant(e) se déplace à l’intérieur de sa strate car il n’en connaît pas d’autre et, par conséquent, la vie d’une population donnée est induite autant par la distance, l’espace et les ressources que par l’époque à laquelle vit cette population et donc par rapport aux connaissances de son temps : c’est pourquoi Démosthène, Galilée et Einstein vivent des existences séparées. On peut regretter, moi la première, que ces trois-là ne se soient pas rencontrés. Pour cela, il faut attendre que vous ayez inventé le voyage temporel, et les moyens low-cost, à petit prix, d’y aller et d’en revenir !
Existe-t-il une cartographie des mondes engloutis ?  
Pas à proprement parler.
Comment imaginez-vous la cartographie des « Mondes Engloutis » en deux dimensions ?
Comme un planisphère, ou comme un archipel.
Qu’attendez-vous des productions des élèves ?
Qu’ils laissent libre cours à leur imagination et la cartographient comme certains de leurs illustres prédécesseurs, de Stevenson à Jules Vernes.
Quels conseils pouvez-vous leur donner ?
J’attends qu’ils m’en donnent : Ils       héritent           d’un      monde  fini      à          ré-habiter. Notre avenir est    entre leurs mains. Comme les « Mondes » souterrains, subaquatiques ou planétaires, qu’ils vont découvrir, explorer, aménager, cultiver sans épuiser, partager et transmettre.

Quels sont les éléments indispensables à représenter pour cartographier les mondes souterrains ?
Voir plus haut : la cartographie d’un ou des territoires imaginaires (planisphère ou Archipel) doit tendre à être la plus proche d’un territoire réel. Voir les exemples de territoires imaginaires ci-dessous assortis d’une éventuelle stratigraphie.



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